Nadège RAGARU

La Bulgarie et la Roumanie aux portes de l’Union européenne : un si long espoir

Pouvoirs n°106 - Les nouveaux Etats de l'Union - septembre 2003 - p.99-114

Le Conseil européen de Copenhague (12-13 décembre 2002) a tranché : la
Bulgarie et la Roumanie ne feront pas partie de la première vague d’élargissement
en mai 2004 et devront attendre 2007 pour voir les portes de
l’Union européenne s’ouvrir. L’engagement de l’Union à apporter un soutien
accru aux restructurations et aux négociations en cours constitue toutefois
une nouvelle positive pour des États en proie à une crise sociale profonde.
Mais le temps est loin où le « retour en Europe » était rêvé comme revanche
sur l’histoire, accomplissement identitaire et promesse de « normalité ». Au
fur et à mesure que les perspectives d’intégration se sont précisées, l’Europe
s’est identifiée à l’une de ses incarnations particulières, l’Union européenne,
un ensemble d’institutions complexe, volontiers bureaucratique, posant des
conditions, distribuant reproches et recommandations. Or, l’amélioration des
conditions de vie attendue en contrepartie de ces efforts de réformes tarde à
se manifester. Si, aujourd’hui encore, en Bulgarie et en Roumanie, une intégration
rapide à l’Union reste perçue comme le seul projet politique porteur,
il n’est pas évident qu’elle suffise à recrédibiliser des élites politiques
confrontées à des sociétés désabusées.

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