Daniel CLÉMENT

Mouvement syndical et système politique dans les années soixante-dix

Pouvoirs n°18 - Italie - septembre 1981 - p.109-123

Comment concilier sa fonction de représentation des intérêts de sa base sociale et son rôle d’acteur collectif concerné par l’évolution du système dans son ensemble ? Tel est le problème politique majeur, rendu particulièrement aigu par la crise multiforme que traverse l’Italie et sa nouvelle puissance contractuelle, auquel est confronté le mouvement syndical tout au long des années 70. Les possibilités d’un « échange politique » entre modération revendicative et gestion réformatrice de la crise étant limitées du fait non seulement de la réduction des ressources disponibles mais aussi des caractéristiques du bloc dominant et de l’absence d’alternative politique, la marge est étroite pour un mouvement syndical à cheval entre société civile et système politique, entre une vaine et coûteuse « guerre de tranchées » et la renonciation défait à ses objectifs de transformation économique et sociale ; entre une opposition sociale sans perspectives et une intégration subalterne au système politique. D’où une oscillation permanente entre ces deux pôles rendant instables les rapports du mouvement syndical au système politique et à sa base sociale.

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